Dans le laboratoire actuel, rue du marché Notre-Dame, Alexandre et Shahd Gely sont à l’étroit.
© Photo NR
On commençait à être sacrément à l’étroit, explique Shadh Gely, gérante avec son compagnon Alexandre, de la chocolaterie Fink. Un tour du propriétaire, rue du marché Notre-Dame, finit de convaincre. Au deuxième étage, des cartons empilés partout, les uns au-dessus des autres. Des montagnes de pâte de cacao tanguent dangereusement. « Notre espace de stockage est vraiment trop petit. »
Un étage plus haut, on se faufile par l’exigu escalier pour rejoindre Alexandre qui travaille au laboratoire. « Ici, c’est tout en longueur. Les machines sont collées aux murs pour dégager au maximum le passage. » Le nouveau laboratoire de la zone artisanale de Chaumont est donc attendu avec impatience. « Oui, ça va nous changer la vie, et surtout les conditions de travail », sourit Alexandre Gely. Les cinq salariés du laboratoire aussi.
La boutique reste rue du marché Notre-Dame. Seul le labo déménagera au 15, rue Gustave-Eiffel.
« C’était aussi l’occasion d’ouvrir une nouvelle boutique, avec vue sur le labo. » À terme, l’idée qui trotte dans la tête de ces fondus de chocolat, c’est « d’ouvrir à la visite, et même de proposer des cours de pâtisserie. Avec ce nouveau lieu, on aura la capacité de faire tout ce qu’on ne pouvait pas ici. » Trois recrutements sont prévus : deux pour la boutique et un côté labo. Passant ainsi de neuf à douze salariés.
Un nouvel écrin de 440 m2
Tous les jeudis, Alexandre participe à la réunion de chantier sur le site de la zone artisanale de Chaumont, juste à côté des producteurs Plaisirs fermiers. Un nouvel écrin de 440 m2 (contre 210 m2 actuellement) conçu comme une bonbonnière. Shadh déroule : « L’idée de l’architecte, c’est que l’extérieur ressemble à une boîte de chocolats, en rouge et noir, avec des détails dorés, comme le pourtour des fenêtres. »
Des machines innovantes pour découper le chocolat
Le couple ne cache pas sa joie : « On est à 300 %, tellement heureux de ce chantier, après huit années plus qu’à l’étroit. » Comme lorsqu’il faut passer les livraisons de matières premières par la fenêtre du deuxième étage ou monter et descendre, 20 fois par jour, les escaliers… Le nouveau labo, de plain-pied, les laisse rêveurs : « Les camions pourront décharger directement leurs livraisons sur une plateforme reliée aux salles ».
Et puis, qui dit nouveau laboratoire, dit nouvelles machines. « On a investi dans une machine à découpe à jet d’eau qu’on a découvert sur un salon, il y a trois ans », détaillent les chocolatiers, des étoiles dans les yeux… « C’est un filet d’eau, fin et puissant, qui permet de découper une forme dans le chocolat. Ça fait des décors incroyables qu’il est impossible de réaliser à la main. » Le bijou a un coût : 120.000 €, financé en partie par des aides de fonds européens pour investir dans du matériel innovant.
Le chantier, débuté en janvier, a subi l’arrêt lié au confinement. Depuis juin, les travaux battent leur plein. Le retard fond comme… chocolat au soleil ! La livraison est prévue pour le courant du mois d’octobre. L’ouverture au public devrait être effective au début du mois de novembre. Juste avant les agapes de Noël !
Rédigé par Delphine BLANCHARD